La soutenabilité de notre système de pensions publiques est souvent débattue et inquiète au vu du vieillissement de la population. Un Comité d’Étude sur le Vieillissement (CEV) a d’ailleurs été mis en place et publie un rapport annuel. Ce rapport présente les projections jusque 2070 des dépenses de protection sociale, notamment des pensions, en ratio du produit intérieur brut. Une augmentation du ratio dépenses de pensions/PIB est prévue jusque 2040 avant de se stabiliser.
Les partis de droite, comme le MR ou la N-VA, plaident souvent pour une réforme du système réduisant les dépenses publiques de pensions afin d’assurer, selon eux, la soutenabilité du système. De leur côté, les partis de gauche, comme le PS, plaident pour une augmentation des pensions publiques, assumant ainsi une augmentation des dépenses et argumentant que seul un système garantissant une pension décente à tous les travailleurs est soutenable.
Cette note vise à questionner ce débat sur la soutenabilité. En particulier, nous analysons la méthodologie de projection utilisée par le Comité d’Étude sur le Vieillissement. Cette méthodologie se base sur un modèle dit de « l’offre ». Nous démontrons que ce choix entraine un biais dans les projections et dans les arguments politiques qui en découlent. En réponse à cela, nous proposons une ébauche d’un nouveau modèle selon une approche par la « demande », plus apte, selon nous, à cerner les enjeux de la soutenabilité économique et sociale des pensions.
Damien VIROUX
Thème FWB: « Le progrès social par la stimulation d’initiatives économiques et collectives ».