Les causes en sont multiples, notamment le premier choc pétrolier de 1973 et la fin du système de prospérité émanant des Trente Glorieuses. Le modèle de société productif, en vigueur depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, est alors remis en cause. Au fil des décennies, les nombreuses catastrophes écologiques jouent également un rôle majeur dans cette prise de conscience mondiale : les naufrages à répétition de pétroliers, la catastrophe de Tchernobyl ou encore l’accident de Seveso en Italie qui donna lieu à la directive européenne du même nom. Plus récemment, citons aussi les phénomènes climatiques dévastateurs comme l’ouragan Katrina en Nouvelle-Orléans.
C’est en 1972 que le monde prendra réellement conscience pour la première fois des contraintes environnementales avec la publication du rapport Meadows, commandé par le Club de Rome, et qui s’intitulait : « Halte à la croissance ? Rapport sur les limites de la croissance ». Ce rapport propose un modèle mathématique qui prend en compte les limites physiques de notre planète et constate que les ressources naturelles sont en quantité finie. Il souligne que la capacité de la Terre à absorber les rejets nocifs de notre système de production et de consommation n’est pas infinie. L’objectif de ce modèle est d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles et la production de rejets, afin d’assurer à la population mondiale croissante d’aujourd’hui et de demain le niveau de bien-être le plus élevé possible. Le rapport met en garde : si l’exploitation des ressources naturelles continue au même rythme que par le passé, les stocks de ces ressources s’épuiseront, engendrant des ruptures dans le système économique. Notre croissance ne serait donc pas soutenable et ce phénomène pourrait mener à l’écroulement du modèle économique d’ici 2100.
Pour tenter de pallier ces contraintes environnementales, économiques mais aussi sociales, un concept a émergé depuis plusieurs années en Europe et dans le monde : l’économie circulaire. Le présent Etat de la question tente d’apporter des réponses aux questions suivantes : qu’est-ce que l’économie circulaire ? Quelle voie souhaite adopter l’Union européenne en matière d’économie circulaire ? Ce modèle est-il transposable à large échelle en Belgique ?