Cette rencontre thématique a notamment permis de mettre en évidence une certaine complexité dans la relation entre la gauche et l’Europe.
Au travers de cet Etat de la question de l’IEV, nous souhaitons nous focaliser sur les enseignements que nous avons tirés des débats menés autour de cette relation entre la gauche et l’Union européenne.
L’Europe incarne aujourd’hui le cadre qui contraint et étouffe la gauche. L’impact des politiques européennes sur les politiques nationales est chaque jour plus important. L’Union européenne décide de manière déterminante de la qualité de nos emplois, de notre niveau de protection sociale ou encore des possibilités de redistribution des richesses.
Les conséquences de la crise économique et financière de 2008 et les décisions politiques qui ont suivi, ont encore accentué le poids de l’Europe dans nos vies.
Aujourd’hui, pour une grande partie des citoyens européens, l’Europe incarne surtout les politiques d’austérité et la croissance faible, la hausse du chômage - surtout des jeunes -, la hausse de la précarité, les privatisations, la remise en cause des droits sociaux et des services publics. Les citoyens européens n’ont plus confiance en l’Europe.
La crise économique et financière a donc entrainé une crise politique dont l’élément le plus criant est la montée des populismes en Europe.
Cependant, la solution n’est pas à trouver dans un rejet du projet européen. C’est à la gauche européenne qu’il revient de montrer que ce n’est pas la construction de l’Europe qui est en cause mais bien les orientations politiques actuelles dominées par l’idéologie libérale. Il est toutefois également indéniable que la gauche européenne a également une part de responsabilité dans la situation dans laquelle l’Europe se trouve actuellement.
Notre analyse de la relation entre la gauche et l’Europe s’est basée sur les réponses à donner à deux questions :
1. Quelles sont les raisons qui expliquent la domination de la droite libérale et conservatrice sur les institutions européennes ?
2. Pourquoi la gauche ne parvient plus à influencer suffisamment les décisions européennes ?
De ces deux questions a découlé une troisième question pour la gauche européenne : comment construire un rapport de force qui permette d’infléchir les politiques européennes libérales ?