Ce statut serait une « cage dorée », « disproportionné par rapport à l’objectif poursuivi » et source d’abus potentiels (candidatures « opportunistes », sentiment d’être « intouchable », arrogance vis-à-vis de l’employeur, etc.).
La FEB estime d’ailleurs qu’à défaut d’un règlement au niveau interprofessionnel sur ces « droits acquis », il appartiendra au prochain gouvernement de prendre ses responsabilités en la matière. Nous n’entrerons pas ici dans les détails techniques3 de cette protection particulière mais une réflexion s’impose. S’il existe des dérives (nul système n’est parfait), ne faudrait-il pas réfléchir à des solutions plutôt que de s’attaquer « en bloc » à un statut qui n’est rien d’autre que la contrepartie - dûment négociée entre les interlocuteurs sociaux - d’une fonction essentielle dans notre société, celle de la défense des droits des travailleurs ?
On pense, par exemple, à la formation des candidats aux élections sociales et à une nécessaire « responsabilisation » afin de décourager « l’opportunisme » de certains qui ne sont d’ailleurs nullement représentatifs de l’ensemble des délégués du personnel ou des candidats délégués. Soulignons aussi que la comparaison avec des pays voisins (moins généreux, comme les Pays-Bas) est une « non comparaison » : chaque pays connaît sa propre histoire des luttes syndicales (et de leurs acquis) et le « prétexte européen » ne saurait justifier - comme c’est souvent le cas - une « harmonisation vers le bas ».
C’est exactement le contraire qui s’impose car la solidarité n’a pas de frontières et ne s’arrête d’ailleurs pas aux frontières de l’Europe. Au-delà de cette question, force est de constater que l’offensive contre le statut des travailleurs protégés fait partie d’un long cortège d’attaques que les organisations syndicales en Belgique ont subies ces dernières années. Le syndicalisme serait un « frein » dans le développement d’un libre-marché où le travailleur est de plus en plus considéré comme un produit « dégradable » dont la valeur se calcule en fonction de son utilité économique du moment.
Que ce soit au niveau interprofessionnel, sectoriel ou d’entreprise, les attaques - y compris politiques - peuvent être frontales mais elles peuvent aussi revêtir des « postures juridiques » dans un but d’intimidation afin d’enrayer les libertés et donc les activités syndicales.
Le présent Etat de la question se propose d’aborder les « libertés syndicales », ce qu’elles sont et en quoi elles ont été particulièrement malmenées ces dernières années.
Thème FWB: « La sécurité d’existence et le développement d’un projet de société fondé sur le progrès social tant d’un point de vue national qu’international ».