Au fil du temps, le législateur a consacré une forme de tripartisme dans la gestion de la Sécurité sociale. Et c’est bien normal étant donné l’évolution de la structure de financement. En effet, aux cotisations liées au travail se sont ajoutées d’autres sources de financement (une partie des recettes TVA, par exemple) pour faire face à des dépenses croissantes (comme le vieillissement démographique) mais aussi pour « compenser » les réductions de cotisations patronales qui ont ponctué les politiques de l’emploi pendant des décennies (et singulièrement sous la précédente législature).
Reste qu’aujourd’hui les recettes ne suivent plus par rapport aux dépenses. Si les cotisations représentent encore la part la plus importante du financement de la Sécurité sociale des travailleurs salariés, elles régressent et elles ne permettent plus de couvrir les dépenses qu’à concurrence de moins de 60% (contre environ 75% en 1990 et 68% en 2000). En 2019, le déficit de la Sécurité sociale est estimé à près de 1,5 milliard d’euros. D’ici 2021 et 2024, il atteindra respectivement les 4 milliards et les 6,3 milliards en l’absence de mesures structurelles (et ce sans compter le dépassement de la norme de croissance de 1,5% du budget des soins de santé).
Thème FWB: « Enjeux macrosociaux et institutionnels ».