Le casier judiciaire alimente-t-il la récidive ?

Rares sont les sujets qui peuvent se prévaloir de susciter un désintérêt aussi marqué que le casier judiciaire.

Rares sont les sujets qui peuvent se prévaloir de susciter un désintérêt aussi marqué que le casier judiciaire.

Sur le plan académique, le casier judiciaire n’a fait l’objet que de très rares publications depuis sa création, le 31 décembre 1888, par simple circulaire ministérielle. Il est d’ailleurs significatif qu’il ait fallu plus d’un siècle pour que le législateur consacre enfin son existence, par une loi du 8 août 1997, adoptée dans le sillage de l’affaire Dutroux.

Malgré cette absence évidente d’attrait en termes de réflexion, surtout lorsqu’on le compare à des sujets aussi en vogue que l’avenir de la cour d’assises ou la lutte contre le terrorisme, le casier judiciaire mérite que l’on s’y intéresse, tant son fonctionnement actuel est insatisfaisant.

A bien des égards, cette « institution » se trouve au cœur des courants, le plus souvent contradictoires, qui traversent notre droit pénal. Entre obsession prédictive, embûche à la réinsertion, managérialisme pénal et amplification des inégalités sociales, le casier judiciaire en dit long sur la justice elle-même.

 

Thème FWB: « Enjeux macrosociaux et institutionnels ».