Démocratiser les entreprises

Arcelor Mittal, Axa, Caterpillar, Danone, Delhaize, ING, Michelin et 3M ont toutes un point commun. Ces grandes entreprises ont récemment restructuré leurs activités en licenciant de nombreux travailleurs alors qu’elles réalisaient des profits.

Arcelor Mittal, Axa, Caterpillar, Danone, Delhaize, ING, Michelin et 3M ont toutes un point commun. Ces grandes entreprises ont récemment restructuré leurs activités en licenciant de nombreux travailleurs alors qu’elles réalisaient des profits.

Ces restructurations, contraires aux intérêts des travailleurs, s’expliquent en grande partie par le processus de décision de ces entreprises. En effet, les décisions les plus importantes – comme celle d’une restructuration – y sont prises par les détenteurs du capital et non par les travailleurs. Ce pouvoir exclusif des actionnaires explique pourquoi l’objectif de ces entreprises est généralement de maximiser les profits et de satisfaire aux exigences de rentabilité des actionnaires, parfois en réduisant les coûts comme ceux du personnel.

Ces licenciements n’auraient probablement pas eu lieu si les décisions les plus importantes – comme une restructuration – étaient prises démocratiquement, c’est-à-dire en recevant l’accord tant des travailleurs que des actionnaires. L’enjeu de la participation des travailleurs aux décisions de leur entreprise est ainsi primordial : cette participation garantit que les décisions importantes au sein de l’entreprise reflètent tant les intérêts du capital que ceux des travailleurs.

Le présent Etat de la question de l’IEV s’intéressera d’abord aux modèles de participation des travailleurs prévalant en Europe au sein des entreprises dites « traditionnelles » ou « capitalistes ». Dans la section suivante, une revue de la littérature scientifique montre, comme l’écrit Thomas Piketty, « qu’il existe un très large consensus sur le fait que ces règles [la participation des travailleurs aux décisions de l’entreprise] ont contribué à une meilleure implication des salariés dans la stratégie des entreprises allemandes et suédoises, et, in fine, à une plus grande efficacité économique et sociale ». Enfin, des pistes d’avenir seront présentées pour améliorer la démocratie économique en Belgique. Un nouveau modèle sera proposé. Il s’agit de l’entreprise à codécision où les décisions stratégiques – comme l’exemple des restructurations cité plus haut – doivent obtenir deux accords : l’un des travailleurs et l’autre des actionnaires.

 

Thème FWB: « La sécurité d’existence et le développement d’un projet de société fondé sur le progrès social tant d’un point de vue national qu’international ».