Incapacité de travail : le trajet de réintégration professionnelle

A la fin de l’année 2016, on recensait près de 400.000 travailleurs en congé de maladie depuis plus d’un an. C’est une augmentation d’environ 23% par rapport à 2014.

A la fin de l’année 2016, on recensait près de 400.000 travailleurs en congé de maladie depuis plus d’un an. C’est une augmentation d’environ 23% par rapport à 2014.

Ce nombre représente pas moins de 5% de la population active âgée entre 20 et 64 ans. Les dépenses publiques passent la barre des 5 milliards d’euros. La hausse spectaculaire du nombre de malades de longue durée est en partie due au vieillissement démographique mais on constate aussi une augmentation significative des pathologies liées aux conditions de travail (burn out et troubles musculo-squelettiques pour l’essentiel).

Les travailleurs en maladie de longue durée subissent souvent des critiques car ils « coûteraient » à la sécurité sociale. Pire, ils sont parfois suspectés d’être de « faux malades » avec la complaisance de leur médecin traitant, voire même du médecin-conseil. Pourtant, ces personnes sont en souffrance et leur situation au quotidien s’avère parfois très difficile : des dépenses de santé qui pèsent dans le budget (avec parfois un renoncement aux soins), un risque réel de pauvreté (surtout pour les isolés avec ou sans enfants) et un danger de résignation, de dévalorisation et d’isolement (sur le plan affectif, social, culturel) qui a aussi un impact sur la santé.

Le présent Etat de la question se propose d’aborder la problématique de l’incapacité de travail sous l’angle de la ré- intégration professionnelle, les « trajets de réintégration » qui ont été difficilement mis en œuvre par la Ministre des Affaires sociales, Maggie De Block, il y a un an. Seul le retour à l’emploi des personnes liées par un contrat de travail sera étudiée, la récente enquête syndicale (l’unique à ce jour) ne concernant pas les personnes sans contrat de travail. Pour ces dernières, on préfèrera parler de « trajet de réinsertion » plutôt que de « trajet de réintégration ».

La reprise d’activités (quand elle est possible) est un enjeu sociétal important. Plus la personne est jeune et/ou plus l’incapacité est récente, plus la réintégration sera rapide et plus elle sera appréhendée positivement. Mais la remise au travail doit s’inscrire dans une perspective dynamique, ce qui implique l’adhésion de toutes les parties à un projet. Cela ne doit pas se limiter aux médecins (médecin conseil, médecin du travail, médecin traitant). En effet, tout projet est voué à l’échec s’il ne repose pas à la fois sur la participation volontaire de l’intéressé et sur la responsabilité de l’employeur et de tous les acteurs concernés au sein de l’entreprise.

Il aura fallu plus de deux ans pour que le gouvernement MR N-VA comprenne que remettre à tout prix les personnes malades au travail, sous peine d’une réduction de leurs indemnités n’avait aucun sens.

 

Thème FWB: « Le progrès social par la stimulation d’initiatives économiques et collectives ».