En Belgique, que les politiques de transport ont longtemps été analysées sous l’angle de l’usage de la voiture. L’aptitude à la mobilité reste, dans nos constructions sociales et politiques, intimement liée à l’automobile. Dans l’imaginaire collectif, la possession d’une voiture a longtemps été synonyme d’émancipation et donc de liberté. Quel qu’en soit le coût. Car l’usage d’un véhicule neuf dont le coût se situe rarement en dessous de 500 EUR par mois et est, de ce fait et par définition, un moteur de différentiation socio-économique.
Aux problèmes liées au lien entre offre de transports en commun et logement, s’ajoutent les barrières liées à la nature des emplois dès l’instant où on constate que l’exercice d’emplois non qualifiés nécessite souvent l’usage d’une voiture. A contrario, l’usage de plus en plus fréquents du télétravail a tendance à favoriser les emplois qualifiés et donc offrir, là encore, d’avantage d’opportunités aux moyens et hauts revenus. A cette tendance globale s’ajoute cette spécificité belge de la voiture-salaire qui est souvent octroyée aux travailleurs ayant à la fois les revenus le plus haut et les besoins de mobilité les plus souples.
Depuis quelques années, la mise en œuvre d’une taxation de la voiture en fonction à l’aide d’une taxe kilométrique est mise en débat en Belgique et ailleurs. Elle est sans doute parfaitement rationnelle du point des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre mais elle se heurte au mur de la réalité sociale.
A Bruxelles, le débat autour de la mise en œuvre de la taxe smartmove reflète ces contradictions apparentes.
Inégalités sociales et politiques de mobilités : le cas de la taxe kilométrique Smartmove à Bruxelles
Les politiques de mobilité, singulièrement en milieu urbain, sont sans doute une des zones de mise en tension les plus évidentes entre justice sociale et justice climatique. La question de la mobilité urbaine est, en effet, loin d’être neutre sur le plan social.