Le centième anniversaire de la loi des "huit heures"

L’année 2021 a marqué le centième anniversaire du vote de la loi pour la journée de travail de huit heures1, soit un événement souvent considéré comme l’un des plus grands faits d’armes du mouvement ouvrier du XXème siècle.  

L’année 2021 a marqué le centième anniversaire du vote de la loi pour la journée de travail de huit heures1, soit un événement souvent considéré comme l’un des plus grands faits d’armes du mouvement ouvrier du XXème siècle.  

Cette victoire inscrivait en réalité dans la loi un état de fait « arraché » depuis peu par le mouvement ouvrier et socialiste, au prix d’une série de grèves organisées peu après la Première Guerre mondiale. Ces grèves avaient été rendues possibles par la confiance qu’inspirait alors l’arrivée du Parti Ouvrier belge (POB) au Parlement suite à l’apparition du suffrage universel en 1919. Le POB, main dans la main avec les syndicats, avait déposé une série de propositions de loi en ce sens.

A cela il faut ajouter que la Belgique n’était alors pas isolée au niveau international : de nombreux pays européens entérinèrent l’adoption des huit heures conformément à la volonté des traités de Paix de Versailles. Les huit heures ne sont pas alors considérées comme un bienfait pouvant uniquement améliorer la condition des travailleurs, mais plutôt comme un acte garantissant une paix sociale à l’heure où de nombreux empires s’écroulent.

Mais qu’entend-on par « 8 heures » ? Il s’agit de l’instauration, sans pertes de salaire, d’un temps de travail égal avec les heures de repos et de « loisirs ». Soit : huit heures de travail, huit heures de repos, et huit heures de loisirs. Cela peut nous sembler logique aujourd’hui, mais cette répartition du temps respectant un équilibre entre vie privée et professionnelle n’était pas aussi évidente il y a cent ans. Fruit de longues luttes antérieures (le concept a été imaginé en 1817 par le réformateur britannique Robert Owen), la loi des 8 heures est toutefois encore contestée aujourd’hui. Nous le verrons plus loin.

Jean LEFEVRE

 

« La sécurité d’existence et le développement d’un projet de société fondé sur le progrès social tant d’un point de vue national qu’international ».