L’un d’entre eux est que, contrairement à une perception communément répandue dans notre société, cette dernière est aujourd’hui plutôt plus sûre que par le passé.
Ainsi, les statistiques de la police fédérale en matière de crimes et délits témoignent, dans l’ensemble, d’une grande stabilité avec même une tendance à la baisse. En cela, la Belgique s’inscrit dans une tendance plus large de baisse globale de la délinquance en Europe.
Pourtant, le sentiment d’insécurité reste bien présent. A cet égard, la perception de notre sécurité a été complètement bouleversée par les terribles attentats qui, le 22 mars dernier, ont causé la mort de nombreuses personnes dans la station de métro Maelbeek et à l’aéroport de Bruxelles-National.
Déjà secoués par l’attentat du musée juif du 24 mai 2014, ainsi que par les attentats de Paris, Nice et Berlin, nos citoyens vivent dans un climat général d’inquiétude, correspondant à une menace réelle mais diffuse, alimentée par les convulsions qui traversent le Moyen-Orient et en particulier la Syrie.
Ce climat d’angoisse n’est pas sans conséquence sur notre manière d’envisager la lutte contre le terrorisme mais aussi, plus globalement, contre la criminalité.
La Belgique, comme la plupart des autres Etats européens, s’est dotée ces dernières années d’un arsenal de mesures afin de lutter contre la menace terroriste. Il n’y a pas un mois qui passe, ou presque, sans que le Parlement n’examine de nouveaux dispositifs.
Se pose la question de savoir si ces mesures sont toujours proportionnées ou même simplement efficaces. En voulant nous protéger, ne sommes-nous pas progressivement occupés à jeter les jalons d’une société sécuritaire ? Ne créons-nous pas une société caractérisée par une extension sans précédent du contrôle exercé par l’Etat sur l’ensemble des citoyens, avec toutes les craintes que cela peut susciter d’un point de vue démocratique ?
Dans ce contexte, il paraît donc utile de revenir sur près de trois années d’activité politique intense en matière de terrorisme. Non dans le but de de passer en revue l’ensemble des mesures adoptées ces dernières années mais plutôt pour mettre en évidence certains processus, certaines tendances de fond qui posent question dans un Etat de droit comme le nôtre.