La politique migratoire européenne

L’année 2015 aura mis l’Europe à rude épreuve. Secouée par la crise grecque à l’été dernier, l’Europe se retrouve à présent face à un nouveau défi de taille : la crise des migrants.

L’année 2015 aura mis l’Europe à rude épreuve. Secouée par la crise grecque à l’été dernier, l’Europe se retrouve à présent face à un nouveau défi de taille : la crise des migrants.

Certes, la question de l’immigration est récurrente, mais elle a pris une dimension nouvelle ces derniers mois, jusqu’à devenir un véritable sujet de débat qui divise les populations européennes et leurs responsables politiques. L’Europe peut-elle accueillir ces migrants ? Comment accueillir les réfugiés ? Quel est le rôle des Etats membres dans cette situation ? Le sujet traité dans le présent Etat de la question de l’IEV aborde cette crise et ces questionnements, le rôle de l’Europe, les décisions qu’elle adopte et l’image qu’elle donne par sa gestion de la crise. Alors que les valeurs à l’origine de la construction européenne prônent l’entraide et la solidarité, le comportement européen et de ses Etats membres peut sembler contraire à celles-ci, notamment par l’adoption d’une attitude fermée.

L’Etat de la question proposé par l’IEV traite le sujet sous divers angles. Nous allons d’abord contextualiser la question et présenter les outils juridiques qui permettent la bonne compréhension des droits et devoirs des Etats membres de l’Union européenne (UE), des institutions de l’UE et des migrants. Nous décrirons brièvement les différents évènements entrant en ligne de compte dans la crise migratoire.

Ensuite, nous analyserons les actions proposées, mises en place et instituées par l’UE dans le cadre de cette crise migratoire. L’accent sera notamment porté sur les agissements de l’agence Frontex, décrite comme le chien de garde des frontières européennes. On pourra dès lors pointer que cette agence va à l’encontre de certaines valeurs européennes. D’autres décisions seront également analysées, notamment les récents plans d’accord entre l’UE et la Turquie.

Enfin, nous examinerons les problèmes actuels de l’Europe en tant qu’entité supranationale (organisation internationale avec une compétence législative) quant à sa capacité réelle à pouvoir canaliser ses membres, à pouvoir parler d’une seule et même voix sur la scène internationale et à (faire) respecter ses valeurs.

Au-delà des nombreuses victimes quotidiennes, l’actuelle crise des migrants met également en avant les faiblesses structurelles européennes, notamment dans les prises de décisions et la politique migratoire commune. Alors que l’Europe aurait pu assurer à elle seule une grande partie de la résolution de cette crise, elle est devenue malgré elle une barrière à la bonne gestion des flux migratoires et a démontré ses limites quant à pouvoir concilier le point de vue de 28 Etats européens au sein d’une même politique commune.