Déconstruire les préjugés à l'égard des migrants : une responsababilité collective

Le 24 juin 2021, avait lieu notre quatrième webinaire des « Jeudis de l’IEV » retransmis en direct dans le cadre des quarante ans de la Loi Moureaux.

Le 24 juin 2021, avait lieu notre quatrième webinaire des « Jeudis de l’IEV » retransmis en direct dans le cadre des quarante ans de la Loi Moureaux.

Hassan Bousetta, chercheur qualifié FNRS à l’ULG, Sotieta Ngo, directrice du Ciré (Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers) et Jean Michel Lafleur, sociologue, politologue et coordinateur du IMISCOE, se sont retrouvés à l’IEV pour tenter de déconstruire, dans un échange constructif, les préjugés et stéréotypes auxquels sont quotidiennement confrontés les migrants. Ensemble, ils ont analysé la manière dont le racisme et la xénophobie à l’égard des migrants naissent, se développent au sein de la population et sont instrumentalisés par une certaine frange de la politique. De manière plus générale, les grands enjeux de la migration contemporaine ont été abordés et ont été mis en perspective, de 1980 à nos jours.

Les êtres humains se déplacent depuis toujours et ce sont les guerres, les violations des droits fondamentaux et la répartition inégale des richesses dans le monde qui contribuent à alimenter les phénomènes migratoires. Les migrations sont inhérentes à l’humanité et se trouvent régulièrement associées à divers sentiments (la peur, le rejet, la haine, la compassion, la colère, etc.) susceptibles d’entrainer des discriminations. La xénophobie, dont les migrants sont souvent les premières victimes, est l’une des grandes sources du racisme contemporain.

A l’inverse, les migrations peuvent aussi soulever de nouveaux élans humanistes, solidaires et d’accueil. C’est notamment le cas de la plateforme citoyenne « BxlRefugees ». Cet espace de rencontre, né en septembre 2015, coordonne une série d’initiatives citoyennes individuelles et collectives autour des questions migratoires.

Au fil du temps, la migration s’est imposée comme un sujet d’actualité, largement documenté, par les politiques et les médias. Des hommes et femmes qui, parce qu’ils se trouvent contraints de quitter leur pays sont confrontés à des dispositifs de contrôle qui posent question sur le plan du respect de leurs droits fondamentaux et suscitent de nombreux débats au sein de nos sociétés. Le fait est que tant que nous n’adresserons pas les causes profondes de la migration, les gens n’auront pas d’autre choix que de se déplacer et les débats autour de la migration continueront à occuper l’espace public.

Ce travail tente d’analyser et de déconstruire les préjugés omniprésents dans le débat contemporain de l’immigration. Répondre au défi de l’immigration contemporaine exige que se fasse un examen approfondi du passé. En effet, nul ne peut oublier que la société dans laquelle nous évoluons aujourd’hui s’est construite au fil des rencontres et des échanges internationaux et que nous sommes tous des enfants de migrants. Comme le dit Edouard Deruelle, la migration est une « respiration naturelle de l’humanité, faite d'inspirations et d'expirations ». Dès lors, la question à laquelle nous tentons de répondre est la suivante : quelle place nos sociétés réservent-elles à l’altérité et aux différences dans le contexte migratoire contemporain ?

 

 

 

 

Thème FWB: « Enjeux macrosociaux et institutionnels ».

Anne LAMBELIN