L'allocation universelle : un progrès social, vraiment ?

Face à un système de protection sociale qui ne suffit plus à empêcher la pauvreté de s’installer durablement, face à un chômage structurel qui semble quasiment incompressible, un contrôle des chômeurs stigmatisant, des exclus des droits toujours plus nombreux, des pièges à l’emploi, des droits devenus illisibles et auxquels beaucoup ne font pas appel, d’aucuns estiment qu’il est temps de changer de modèle et d’octroyer, à tous les citoyens et sans aucune condition, un revenu régulier qui leur permettrait de se ‘libérer’ des contraintes du marché du travail.

Face à un système de protection sociale qui ne suffit plus à empêcher la pauvreté de s’installer durablement, face à un chômage structurel qui semble quasiment incompressible, un contrôle des chômeurs stigmatisant, des exclus des droits toujours plus nombreux, des pièges à l’emploi, des droits devenus illisibles et auxquels beaucoup ne font pas appel, d’aucuns estiment qu’il est temps de changer de modèle et d’octroyer, à tous les citoyens et sans aucune condition, un revenu régulier qui leur permettrait de se ‘libérer’ des contraintes du marché du travail.

Le concept d’allocation universelle revient ainsi régulièrement au centre de l’actualité. Dernièrement, le nouveau gouvernement (conservateur) finlandais décidait de l’expérimenter dans le pays. La ville d’Utrecht aux Pays-Bas faisait de même auprès d’un échantillon réduit de sa population. Plus récemment, en Belgique, un député libéral et un président de CPAS écologiste relançaient l’idée dans la presse.

Si l’idée peut paraitre généreuse aux premiers abords, nous verrons dans cette Etat de la question de l’IEV qu’une analyse sérieuse prouve le contraire. Après une brève et nécessaire introduction historique et conceptuelle de l’allocation universelle, nous exposerons ses différentes acceptions idéologiques, principalement libérales et écologistes. Nous examinerons ensuite les questions qui se posent pour sa mise en œuvre, essentiellement le montant de l’allocation et son financement. Nous conclurons enfin sur les principaux arguments opposés par ses détracteurs.