La réforme de la PAC de 2013, un pas vers une politique agricole plus juste et équitable ?

En plus de cinquante années d’existence, la Politique agricole commune (PAC) a connu une succession de réformes.

En plus de cinquante années d’existence, la Politique agricole commune (PAC) a connu une succession de réformes.

S’il est aujourd’hui unanimement reconnu que l’agriculture représente un des domaines les plus avancés de l’intégration européenne, la PAC a pu aussi être synonyme d’excès. Sur-production et gestion chaotique des excédents, concentration excessive des aides sur de grandes exploitations agricoles, crises sanitaires, conséquences désastreuses du productivisme sur l’environnement sont autant d’exemples des excès de la Politique agricole commune.

Mise en place à l’origine pour garantir la sécurité de l’approvisionnement alimentaire en Europe au travers d’un accroissement de la productivité de l’agriculture, la PAC a évolué vers plus de compétitivité et vers une dérégulation des marchés agricoles. La crise dans le secteur du lait en est une illustration.

Le renforcement de l’objectif de compétitivité par les prix après la réforme de 1992 a eu un certain nombre de conséquences sur la structuration du monde agricole.

En trente ans, de 1980 à 2010, le nombre d’exploitations a diminué de 63% en Belgique et la superficie des exploitations a plus que doublé. Une tendance qui se confirme dans l’ensemble de l’Union européenne où moins de 20% des exploitations agricoles captent 80% des aides directes. Les constatations globales pour le monde agricole sont donc une diminution du nombre d’actifs et une concentration des aides agricoles sur un nombre réduit d’exploitations de plus en plus grandes.

De plus, le secteur agricole est confronté à un vieillissement de sa population. Aujourd’hui, pas moins de 50% des agriculteurs ont plus de 55 ans et on constate également une difficulté pour ces producteurs de trouver des jeunes agriculteurs à qui transmettre leur exploitation.