Quelle solidarité entre les âges dans une société de longévité ?

Les conséquences du vieillissement démographique sont abordées le plus souvent sous le seul prisme du financement des systèmes de retraites et des réformes qu’il conviendrait de mener pour assurer leur pérennité.

Les conséquences du vieillissement démographique sont abordées le plus souvent sous le seul prisme du financement des systèmes de retraites et des réformes qu’il conviendrait de mener pour assurer leur pérennité.

Aussi importante qu’elle soit, une telle approche du vieillissement est néanmoins très réductrice. Les profondes mutations sociales qui se manifestent depuis plusieurs décennies doivent conduire à un réexamen
de nos manières de penser et d’assurer les solidarités entre les âges car, en définitive, la question interpelle directement les fondements mêmes du contrat social qui s’est progressivement construit avec l’avènement de la société industrielle. Ce contrat dit « tacite » entre les générations est fondé sur les « trois temps de vie » (éducation, travail, retraite). Sa gestion segmentée est devenue le mode prévalant d’organisation des réponses publiques aux différents problèmes sociaux. Or, la gestion « par l’âge » n’a pas seulement perdu de sa pertinence dans un contexte de plus en plus marqué par ce qu’on appelle parfois « la nouvelle flexibilité temporelle du cours de la vie ». Elle a aussi engendré des effets pervers qui tendent à opposer les générations entre elles.

Le passage à une gestion décloisonnée, celle qui prend en compte la « diversité des âges », ne va pas de soi car des arbitrages sont inévitables quant aux mécanismes de redistribution qui ont été déployés au fur et à mesure que l’on prenait conscience du défi démographique. La manière dont cette gestion est organisée permet de mesurer le degré d’équité dans les rapports d’obligations morales et matérielles entre les différentes classes d’âge.

 

Thème FWB: « Enjeux macrosociaux et institutionnels ».